Le chanteur américain Sixto Rodriguez, surnommé "Sugar Man", est mort à l'âge de 81 ans
Sixto Rodriguez s'en est allé. Le chanteur de folk américain, souvent comparé à Bob Dylan, est mort mardi 8 août aux Etats-Unis, selon un communiqué publié mercredi 9 août sur son site officiel. "C'est avec grande tristesse que nous annonçons que Sixto Rodriguez est décédé", a écrit l'équipe en charge de ce site. Peu connu dans les années 1970 malgré deux albums, l'artiste avait rencontré à son insu un immense succès en Afrique du Sud, avant de faire l'objet d'un documentaire oscarisé en 2013.
Des chansons célébrant la liberté
Né à Detroit en 1942 dans une famille d'immigrés mexicains, Sixto Rodriguez est repéré à la fin des annés 1960 par deux producteurs dans un bar où il s'est fait une petite réputation. Convaincus d'avoir mis la main sur une pépite, ils lui font enregistrer un premier album, Cold Fact, en 1970. La critique est bonne mais le flop public sans appel. Un an plus tard, un autre producteur mise sur lui. Nouveau disque, Coming From Reality, et nouveau bide, même si le talent de l'artiste est confirmé. Sixto Rodriguez retourne dans les oubliettes de l'histoire et se met à retaper des maisons pour gagner sa vie.
Ses chansons célébrant la liberté étaient toutefois devenues l'hymne d'une jeunesse progressiste et anti-apartheid en Afrique du Sud, et en particulier I Wonder, une chanson de l'album Cold Fact, où il est question de liberté sexuelle. Si tous les étudiants de Johannesburg étaient alors capables de chanter les paroles de son titre Sugar Man, qui lui est resté comme patronyme, ils ignoraient tout de son interprète
Retour en grâce
En 2006, le réalisateur suédois Malik Bendjelloul avait entendu parler de cette notoriété sud-africaine et a décidé de consacrer un film à Sixto Rodriguez, intitulé Sugar Man, qui a reçu l'Oscar du meilleur documentaire en 2013. Malik Bendjelloul explique l'échec du chanteur aux Etats-Unis dans les années 1970 par ses origines. "Sixto Rodriguez défiait la scène rock blanche, les Rolling Stones, le Velvet Underground et Bob Dylan. Et à cette époque, aux Etats-Unis, on ne vous laissait pas faire ça."
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